Un aîné à 42 ans

Les CHSLD sont des milieux de fin de vie. Moyenne d’âge 85 ans, durée moyenne du séjour 2 ans. Je suis en situation d’handicap physique et j’y vis depuis mes 42 ans. J’en ai 49 aujourd’hui.

La Maison des aînés proposée par la #CAQ est un CHSLD +. Rien entre ces murs me permet d’avoir des projets de vie au-delà. Il n’y a aucun service d’assistance que je pourrais choisir selon mes besoins. Exemple. Qui va m’accompagner si je désire passer un après-midi au musée ? Aller au restaurant ? Dans les magasins ? Encore : j’ai signé un contrat d’édition pour la publication de mon roman. Supposons qu’un libraire m’invite à rencontrer des lecteurs, si je me dois me rendre au Salon du livre, qui va m’accompagner ? Mes parents de 80 ans ? Jusqu’à leur mort ? Aucune alternative n’est proposée pour de l’assistance personnelle quand je veux, avec qui je veux, où je veux.

En résumé, tous partis confondus m’ont sacrifié, ont fait de moi un aîné avant l’heure.

Chambre noire

Ma mère vide la maison.

Ma chambre est évidée. Mes albums photos n’en ont plus. La tour Eiffel à la ferraille.

J’ai regardé des visages. J’en ai gardés plusieurs dont un et sa voix.

J’ai regardé mon visage. Le mien sur des jambes. Je n’en garde pas de souvenir. C’est une autre vie que la mienne.

Au jour 10 du confinement 2.0 de l’être confiné

– Est-ce que ça t’arrive de parler aux écureuils ?

Mon ami était assis sur la bordure de trottoir qui n’en est pas vraiment une, tout simplement parce qu’il n’y a pas de trottoir sous les trois pins solidaires. Il fumait un cigarillo.

J’étais à peu près à deux mètres de lui en distanciation olfactive et je ne disais rien, tout simplement parce que je l’aime bien et j’étais heureux d’être en sa compagnie.

Entre deux silences de complicité, je lui avais répondu :

– Je parle bien aux chats et aux chiens. Pourquoi pas aux écureuils et aux oiseaux.

Nous avions ensuite parlé des filles.

Je me suis souvenu de ça aujourd’hui alors que j’étais dans mon carré de sable du confinement sous les pins solidaires. J’observais les écureuils et les oiseaux, j’écoutais des mésanges, « tchikh-a-di-di », je leurs répondais « di-di-di  ». D’autres oiseaux que je ne connais pas ont atterri au sol.

Ils ont commencé à picorer au travers des aiguilles de pin rougeâtres tapissant le sol, jouant parfois du bec, grattant frénétiquement la litière automnale. De bien drôles d’oiseaux.

Il y a également de drôles d’oiseaux dont les gazouillis sur Twitter me font lever les yeux au plafond. Exemple.

On parle de quelques semaines pendant lesquelles tu modifies ton petit train-train. Comme tu es sans doute une jeune femme intelligente et débrouillarde, tu trouveras facilement une façon de compenser ailleurs.

Sinon, je t’invite à venir pousser les 150 kg de mon fauteuil motorisé plus le poids du monsieur. Tu viendras ensuite t’asseoir sur la fausse chaîne de trottoir et tu lèveras les yeux. Il y a 63 personnes derrière les fenêtres. L’autre est à côté de toi.

C’est entre autres pour cette raison qu’on te demande de faire ton temps.

Ah non. J’oubliais. Tu ne peux pas venir à ma rencontre. Outre mes proches aidants, père et mère, je n’ai pas droit de recevoir de visiteurs. Même pas dehors.

Au jour 11 du confinement de l’être confiné

J’ai commencé la journée d’hier comme d’habitude : en naviguant. J’ai découvert une initiative et un film : le film des instants. Des personnes confinées ont été invités à filmer une minute depuis une fenêtre du lieu de leur confinement.

On a branché ma webcam, on l’a placée sur le rebord de ma fenêtre. Voici une minute et des poussières de mon confinement.

Tellement

J’arrive de dehors, pis de dehors sous un pin qui se balançait.

Pendant qu’il se balançait, pis que j’étais penché dans mon fauteuil à peu près à 40° à 0 ° Celsius, j’ai pensé à Desjardins pis à ça.

Je pensais à cet été où j’ai écouté ça pis à tellement d’autres de Tu m’aimes-tu.

Tellement belle. Pis t’es.

Prix du récit Radio-Canada 2019

J’ai été l’un des cinq finalistes au Prix du récit Radio-Canada 2019. À la déception de ne pas être le lauréat, j’ai la satisfaction que mon récit intitulé Un jour jusqu’à la fin de mes jours a eu un bon écho dans les médias – et ce n’est pas terminé – et j’ai reçu de nombreux commentaires positifs.

Jamais sans mon livre

C’est l’histoire d’un vol, de négligence, d’angoisse, puis d’un dénouement heureux pour avoir retrouvé des années de travail.

Un ordinateur subtilisé, un roman envolé. Pour ma part, je sauvegarde Tant d’hivers sur une clé USB, sur un disque dur externe, j’envoie dans un courriel que j’ai créé sur Internet.

Je m’absente quelques heures, j’amène avec moi la clé USB. Quelques jours, la clé USB ainsi que le disque dur externe.

Tant d’hivers en autopublication numérique ?

Un ami m’a fait connaître les services d’autopublication électronique de la compagnie française Librinova. On détermine le prix de vente de son livre, Librinova offre des forfaits de publication ainsi qu’une palette de services allant de la création d’une couverture à la correction du manuscrit. Puis, on crée le livre numérique en quelques clics de souris. Celui-ci est mis en vente dans près de 90 librairies qui offrent des livres numériques, et ce, durant une année. Grosso modo, c’est la démarche qui est proposée. .  Une vidéo l’explique. Fait intéressant… Si le livre atteint le chiffre de vente de 1000 exemplaires, il rejoint le programme « En route vers le papier » La compagnie Librinova devient alors en quelque sorte un agent qui cherche un éditeur traditionnel désirant publier le livre en version papier. Ce dernier aspect soulève à la fois mon enthousiasme et mon questionnement. On rêve papier pour rejoindre le plus large lectorat, mais c’est l’aspect juridique qui me chicotte ; sommes-nous « prisonnier » de la compagnie ? Par exemple, puis-je être publié aussi chez un éditeur québécois. Librinova est une société française, la recherche d’un éditeur se fera en France. La distribution d’un Tant d’hivers papier se fera-t-elle au Québec ? Si bien qu’enthousiasme et prudence sont de mise… À suivre…

Tant d’hivers en autopublication numérique ?

Un ami m’a fait connaître les services d’autopublication électronique de la compagnie française Librinova. On détermine le prix de vente de son livre, Librinova offre des forfaits de publication ainsi qu’une palette de services allant de la création d’une couverture à la correction du manuscrit. Puis, on crée le livre numérique en quelques clics de souris. Celui-ci est mis en vente dans près de 90 librairies qui offrent des livres numériques, et ce, durant une année. Grosso modo, c’est la démarche qui est proposée. .  Une vidéo l’explique.

Fait intéressant… Si le livre atteint le chiffre de vente de 1000 exemplaires, il rejoint le programme « En route vers le papier » La compagnie Librinova devient alors en quelque sorte un agent qui cherche un éditeur traditionnel désirant publier le livre en version papier.

Ce dernier aspect soulève à la fois mon enthousiasme et mon questionnement. On rêve papier pour rejoindre le plus large lectorat, mais c’est l’aspect juridique qui me chicotte ; sommes-nous « prisonnier » de la compagnie ? Par exemple, puis-je être publié aussi chez un éditeur québécois. Librinova est une société française, la recherche d’un éditeur se fera en France. La distribution d’un Tant d’hivers papier se fera-t-elle au Québec ?

Si bien qu’enthousiasme et prudence sont de mise… À suivre…

De choses et d’autres

Au cours des derniers mois, j’ai envoyé plusieurs exemplaires du manuscrit de Tant d’hivers. Ce fut après l’avoir longuement retravaillé. J’ai fait de nombreuses modifications au texte, des coupures, des ajouts, et j’ai subdivisé des chapitres. Le texte respirait mieux. À ce moment-là, j’en étais venu à la conclusion qu’il y avait une meilleure maturité d’écriture. Tant d’hivers pouvait donc prendre le chemin de la poste.

Suite aux envois, j’ai reçu des avis de réception, puis ce fut l’attente. Des refus me sont parvenus, et ce fut à nouveau des semaines à attendre que les autres maisons d’édition répondent… En ce qui a trait aux refus, la moitié ne disait pas grand-chose ; bla-bla-bla, même bla-bla-bla qu’à tous les auteurs. L’autre moitié était positive, en ce sens qu’on m’a dit : très belle qualité d’écriture, mais ne cadre pas avec l’éditorial de la maison, ou bien le nombre de publications de notre maison est limité. Je croise encore les doigts.

Je croise les doigts mais je ne reste pas les bras croisés. La lecture d’un article a semé quelque chose, l’idée de l’auteur- entrepreneur. L’article en question, consultable ici, aborde grosso modo la question de l’autopublication, mais aussi de l’indépendance de l’auteur en ce qui a trait à la promotion et à la diffusion de son œuvre.

« Le concept d’auteur-entrepreneur, qui couvre l’écrivain qui prend en charge sa promotion, sa présence sur les réseaux sociaux ou des envois de manuscrits à des blogs, semble réservé aux autopubliés, mais le marché de l’édition « traditionnelle » l’a rendu obligatoire pour tous les auteurs, explique-t-il, à l’exception des auteurs de best-sellers (qui présentent aussi des cas particuliers, comme Marc Levy, Maxime Chattam ou Katherine Pancol, assurant parfois eux-mêmes leur présence sur les réseaux). »

Tout ça est au stade de la réflexion.

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Après avoir réalisé une première adaptation du manuscrit pour les maisons d’édition française, qui n’a jamais été envoyée, j’en ferai une deuxième dans les prochaines semaines. Ceci, après avoir encore apporté, à nouveau, des modifications à Tant d’hivers

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