Je suis allé aujourd’hui dans la cage de verre de la galerie vers 11 heures. Comme hier et peut-être même avant-hier. M’en souviens plus. Mais contrairement aux autres journées, j’attendais le OK pour être déconfiné. Déconfiné à une fraction que je ne saurais estimer.
C’est finalement aux alentours de 14 heures, après presque 2 mois, qu’on m’a annoncé que je pouvais aller dans la cage de maille de fer de la cour arrière et mieux encore, derrière le CHSLD dans le petit coin auprès des trois pins.
Quelques minutes plus tard, j’ai franchi la porte avant du CHSLD et je me suis vu comme un animal.
C’est un renard qu’on a recueilli et qui a passé les derniers mois en captivité. Un jour, on l’a mis dans une cage qu’on a transportée dans la boîte d’une camionnette. On a déposé la cage à l’orée d’une forêt, puis on a ouvert la grille. La bête est sortie lentement, a regardé autour d’elle et a senti le vent… et s’est sauvé en 4e vitesse.
Je ne sais pas quand je pourrai aller au-delà des limites du CHSLD… ni pendant combien de temps je profiterai de cette liberté surveillée.
Je ne suis pas sorti du bois : le confinement n’est pas terminé.