Ça fait un mois aujourd’hui que je vis confiné au CHSLD.
J’ai frappé un mur cette semaine.
Un premier résident ainsi qu’un employé que j’ai côtoyé sont atteints du virus.
La Direction de la santé publique est venue procéder à des tests de dépistage. J’ai subi le test mercredi. Subi. Une tige dans le nez, une autre à gratter au creux de la gorge. 24 à 48 heures d’attente pour le résultat. Subi l’attente.
J’ai adressé le 21 mars dernier une demande à la ministre Marguerite Blais pour qu’on procède dans les plus brefs délais à des tests de dépistage auprès des résidents et des employés. Sans suite. Il a fallu un début d’incendie pour qu’on vienne vérifier s’il y a d’autres flammes.
Le confinement s’est durci au CHSLD. La cour arrière s’est refermée, la galerie est devenue mon seul champ d’évasion.
J’ai fait du ménage dans mon ordinateur devant le mur beige et je me suis rongé l’intérieur en attendant le résultat.
Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on m’a communiqué le résultat : négatif. Comme pour tous les autres, semble-t-il, jusqu’à présent.
Les pare-feu mis en place tiennent bon. Jusqu’à quand ? Et quand pourrai-je rejoindre la vie ? De plus en plus difficile mentalement.